Communiqué de presse : Anvers apprécie un peu de vert, mais pas toujours

Une étude menée par l'université d'Anvers en coopération avec la plateforme de données immobilières Realo montre que plus une propriété est proche de la verdure naturelle à Anvers, plus le prix du marché est élevé. Il est également intéressant de noter que la proximité d'un grand parc ne fait aucune différence, alors que les petits parcs font augmenter le prix.

"Les espaces verts ouverts dans les villes sont les poumons du tissu urbain", explique Ignace Helsen, étudiant en master. Dans le cadre de son cours de développement urbain et d'aménagement du territoire à l'université d'Anvers, il a étudié, en collaboration avec la plateforme de données immobilières Realo, la valeur que les Anversois attachent aux espaces verts. "En plus d'avoir une fonction esthétique, les espaces verts permettent de lutter contre la pollution, les nuisances sonores et offrent des possibilités de loisirs. Mais jusqu'à présent, les espaces verts ouverts ont souvent été considérés par les développeurs de projets comme un coût dont on ne peut tirer aucun avantage financier.”

La thèse de maîtrise a donc cherché à savoir si les préférences des habitants d'Anvers en matière d'espaces verts ont un impact sur la détermination du prix d'une maison. La recherche a été rendue possible grâce aux données de Realo, qui a fourni les informations relatives à 12 692 propriétés mises sur le marché à Anvers entre janvier 2019 et mars 2022, et au Plan vert de la ville d'Anvers. Grâce à la méthode dite des prix hédoniques, souvent utilisée dans les études économiques, il a été possible d'examiner dans quelle mesure la distance aux différents types de verdure contribue à la valeur d'une maison, en plus d'autres facteurs importants tels que la surface habitable ou le nombre de chambres.

La distance par rapport aux espaces verts naturels et aux petits parcs a le plus d’impact sur les prix des logements à Anvers.
La distance par rapport aux espaces verts naturels et aux petits parcs a le plus d’impact sur les prix des logements à Anvers.


Parmi les huit types de verdure inclus dans l'étude, la verdure naturelle (dont la valeur biologique est la plus élevée) s'est avérée avoir la plus grande influence sur le prix d'une maison. Pour chaque kilomètre qui sépare une maison d'un espace vert naturel, la valeur de la maison diminue en moyenne de 4,21 %. La distance par rapport aux petits parcs (5 ha maximum) serait également un facteur important, le prix diminuant d'environ 2 % par kilomètre supplémentaire. Ce qui est remarquable dans cette étude, c'est que l'effet des grandes zones de verdure d'usage (par exemple, le parc Spoor Noord ou le parc de la ville) est négligeable dans la détermination du prix. Les Anversois semblent donc apprécier davantage les espaces verts à plus petite échelle que les grands parcs.

D'une manière générale, on peut dire que pour chaque kilomètre qui sépare un logement de tous les types d'espaces verts, le prix du marché de ce logement diminue en moyenne de 8,3 %. En d'autres termes, l'étude montre que les espaces verts sont effectivement un facteur important dont il faut tenir compte pour déterminer la valeur d'une maison.

Helsen fait également quelques commentaires sur les résultats : "En raison des caractéristiques spécifiques d'une ville, il est impossible de réaliser de telles études à plus grande échelle. Ce qui est vrai pour une ville comme Anvers, avec sa proximité avec l'Escaut et le port, ne l'est probablement pas pour une ville des Ardennes." En outre, Anvers dispose d'un plan vert détaillé, ce que d'autres villes de Belgique ne font pas pour l'instant. "Enfin, l'étude montre que la ville d'Anvers doit protéger autant que possible les espaces verts naturels de la fragmentation", déclare M. Helsen. "Il est également préférable pour la ville de se concentrer sur plusieurs petites poches vertes plutôt que de développer un seul grand espace vert.”